La basilique de Saint-Denis (1) : La Légende de Saint Denis

J’ai la chance d’avoir un amoureux qui n’est pas avare en courrier et qui m’a donné une première fois  l’occasion de pouvoir admirer sur carte postale la belle basilique de Saint-Denis. Evidemment, lors de mes quelques jours de vacances à Saint-Denis, j’ai immédiatement réclamé une visite de la Basilique, chose faite l’après-midi même de mon arrivée même si le temps était exécrable et chose refaite rapidement le lendemain matin, pour voir l’incroyable danse colorée des vitraux sur les murs de l’édifice… Mais j’y reviendrai ultérieurement car La Basilique de Saint-Denis va être l’objet d’une série de trois, quatre, cinq ou six articles, peut-être plus, je ne sais pas encore. Pour l’heure, parlons donc de Saint Denis, personnage éponyme de la cité, pour qui a été construit la basilique : pour abriter sa dépouille.

Mais qui est donc cet illustre Saint Denis pour qui a été érigé un si beau bâtiment et qui de surcroît a donné son nom à la ville mais aussi à une partie du département ? Cette omniprésence dans les toponymes n’est sans doute pas anodine.

Une légende ? Peut-être bien que oui, peut-être bien que non. C’est que les informations à son propos se contredisent. On le pensait Aéropagite d’Athènes disciple de Saint-Paul au premier siècle, Evêques sous Clément I er entre l’an 90 et l’an 100 et envoyé pour évangéliser la population des parisii. Mais il est difficile de croire à ces deux hypothèses quand on sait que très probablement Saint-Denis est mort alentours de 250… à moins qu’il soit une exception à la règle, il est impossible qu’il ait vécu plus de 150 ans, encore plus à cette époque où les espérances de vie était bien plus courtes que de nos jours.

Une autre hypothèse prétend que Saint Denis faisait partie d’une compagnie de 7 évêques qui furent envoyés par Rome au III e siècle pour évangéliser la région. Etant pourtant la plus plausible cette hypothèse n’a pas été attestée par les textes !

Est-ce réellement une légende alors ? Peut-être que oui, peut-être bien que non. On n’a pas de certitude quant à l’origine de Saint Denis…Mais on connait au moins l’histoire qui en ait raconté. La venue de Saint Denis à Paris a engendré de nouvelles vocations : beaucoup de gens se sont convertis au christianisme ce qui a fortement déplu aux membres des autres religions qui firent en sortent, par l’envoie de troupes romaine sur les lieux, que Denis et ses compagnons soit arrêtés, torturés, soumis et tués sur la butte de Montmartre. Mais pressé d’en finir avec Denis, on le décapitera sauvagement au milieu de la pente. Les corps devaient être simplement jetés dans la Seine, mais comme l’explique  La Passion de Saint Denis écrit au VI e siècle,  une femme, fervente chrétienne, prit le corps et l’inhuma dans un des champs qui lui appartenaient. C’est là que bon nombre de croyants venaient se recueillir avec la construction d’un mausolée en 313 puis de la basilique.

Saint-Denis est celui qui porte sa tête, cette sculpture fait partie d'une des entrées de Notre-Dame de Paris.

Oui, mais… il y a encore une autre version de la légende ! On la retrouve dans La Vie des Saints de Jacques de Voragine datant du XIII e siècle : Denis et ses compagnons Eleuthère et Rustique sont arrêtés et emprisonnés à Glaucus sur l’île de la cité (d'où le fait qu'on le retrouve sculpté sur l'une des portes de Note-Dame qui se trouve sur l'île de la cité). Torturés, condamnés, on les amène à Montmartre pour les décapiter tout en haut de la bute, mais les Soldats un peu feignants, décident de les exécuter à mi-chemin. Quelque chose de miraculeux arrive : Saint Denis, sans tête, se relève, prend sa tête gisant sur le sol, monte vers le sommet, lave sa tête à une fontaine en chemin et marche et marche encore jusqu’à Saint-Denis, c'est-à-dire sur une distance de 5 à 6 km. Il s’écroule devant la veuve Catulla qui l’inhume là où sera construite la basilique.

La mort d’une légende ? Certainement pas !  Malgré la disparition du célèbre Denis, les miracles et les apparitions se succèdent : il apparait sous la forme d’une colombe à Arles, au prêtre Rieule inscrivant sur le poitrail de ce dernier son nom avec son sang ce qui convainc le prêtre d’aller à paris et de convertir le gouverneur Quintilien. Il apparait également dans un rêve du roi Dagobert pour le défendre contre ses pires démons.

Et pour le côté comique de ses miracles : il parvient même à défendre sa tombe contre un soldat voleur qui s’intéressait à une colombe toute en or suspendue au dessus de sa sépulture, le soldat dérape, s’écrase les parties et tombe sur sa lance et meurt transpercé… mais ça c’était plutôt une histoire à répandre pour dissuader les personnes malintentionnées qui espéraient piller facilement les églises !

Comme il était populaire partout en Europe, des moines ont pensé retrouver sa tombe en 1049 en Allemagne…et les miracles étaient toujours de mise puisque de cette tombe se répandait une eau qui soignait apparemment la syphillis. Mais dans la capitale Française, Saint Denis était célèbre  pour guérir les maux de tête et la rage …

Si votre femme vous parait enragée et qu’elle vous fait le coup de la migraine, vous savez maintenant à quel saint vous vouer !