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Un peu de tout et de rien !
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28 janvier 2008

PAN !

Le sommeil me gagnait, je sentais mon corps se plonger dans un métabolisme ralenti, les rêves me gagner, le repos m’envahir. J’adore cette sensation, blottie dans la chaleur de mes couvertures, extasiée par la douceur des draps. J’étais bien. Détendue. Entre l’éveil et le sommeil, les yeux presque clos, se rouvrant, se refermant. Sensation agréable de l’endormissement. Je ne pense plus. Je ne bouge plus. Je ne suis plus qu’un corps qui inspire et qui expire alité dans un bain de bien-être. Je m’endors doucement, paisiblement. Mes paupières sont lourdes, mon corps aussi. « PAN ! ». Mes paupières se relèvent instinctivement, je garde les yeux grands ouverts. Mon cœur se met à taper très fort dans la poitrine. Toutoum Toutoum Toutoum. Ma respiration s’accélère mais se fait discrète. Mes muscles s’engourdissent, se tétanisent. Je pense « bouger un bras » mais j’en suis absolument incapable. Incapable de tendre le bras vers l’interrupteur. Incapable d’attraper mon téléphone. Je restais les membres immobiles , l’ouie alerte, les yeux roulant dans le noir de la chambre. Effrayée. Tétanisée. Momifiée dans mes draps. J’attends , j’attends, l’esprit tourmenté à me poser cent mille et une questions. D’où venait ce « PAN ! » qui avait facilement troublé mon tendre sommeil ? Quoi ? Qui ? Comment ? Où ?. Mon imagination devint plus fertile qu’à son habitude. Quel appareil ménager avait bien pu exploser ? Le chien avait-il de terribles problèmes digestifs insoupçonnés jusqu’alors ? Qui avait essayé de forcer la porte d’entrée ? Qui avait donné un coup de fusil sur la maison ? Quel sanglier avait foncé droit dans le mur ou sur MA voiture ? Qui essayait de me cambrioler ? C’était l’affolement, l’irraison, la panique à l’intérieur de ma chair pétrifiée, imperturbable. Un long moment se passe sans que je ne bouge.

 

Puis, j’entends les ronflements perçants du chien. Je reprends confiance, je me sens mieux, je me rassure. Je me sens moins seule. Je trouve le courage d’allumer la lumière. Je me sors difficilement du lit. J’avance à petits pas hésitants. Je cherche un pull pour me couvrir, il fait si froid hors des couvertures. J’ouvre grand les yeux. Mes globes oculaires me semblent pivoter en tous sens. Ma main se pose sur la poignet de ma porte. J’ouvre. Je passe mon bras pour allumer la lumière du salon après avoir inspiré une bonne bouffée d’air. Rien. Ou presque. Le chien est confortablement affalé sur le dos, les quatre pattes en l’air, endormi, ronflant, dans son panier. J’explore un peu plus loin cette maison que je connais par cœur. Rien. Rien n’est suspect. La porte est fermée. Les volets sont encore fermés. Dans la cuisine rien ne semble être tombé, ni la vaisselle en attente dans l’évier, ni une babiole accrochée au mur. Pourquoi avais-je entendu ce « PAN ! » surprenant ? Etait-ce l’objet de mon imagination ? Le bruit d’un rêve commençant que j’avais cru réalité ? La réponse était apparemment inexistante. J’étais un peu déçue ! Oui déçue. Mon imagination avait été si débordante, que je m’attendais à me retrouver comme dans les films, dans une aventure inimaginable, mettant ma témérité à l’épreuve. Je baillais de fatigue. L’appel de mon lit reprenait langoureusement. J’y suis retournée, vacillante, prête à dormir tranquille et moins inquiète.

 

Le réveil de 5h00 sonne. C’est l’heure. L’heure de se lever, de se préparer pour aller travailler. Le réveil est difficile mais je n’ai pas le choix. J’avais complètement oublié ce moment de panique qui avait perturbé le début de ma nuit. Mon estomac se fait entendre. J’ai envie d’un bol de lait. J’ouvre la porte du réfrigérateur. Quand tout à coup…le cidre. Le cidre ? Oui, la bouteille de cidre que j’avais entamée pour accompagner mon repas. Je l’avais soigneusement rebouchée avec un bouchon de métal. Elle ne rentrait pas debout dans la porte du frigo. Je l’avais couchée sur la première étagère. Je me suis rendue compte que la bouteille avait égaré son bouchon et que la totalité du frigo baignait dans le cidre. « Mais qu’est ce qui s’est passé ? ». Je retrouve le bouchon dans un des compartiments de la porte et le « PAN ! » de la veille me revient à l’esprit. C’était donc ça, ce bruit tonitruant qui m’avait terrifiée la veille ? C’était ça qui m’avait réveillé d’un profond sommeil ! C’était ça qui m’avait fait imaginer foison de scénarii époustouflants et horrifiants ? C’était ça, un simple bouchon de métal qui, sous l’effet de la pression, s’était assez violemment vu projeté contre un porte de réfrigérateur même pas abîmée par cette collision inattendue. Il ne me restait plus qu’une chose à faire en rentrant du boulot : nettoyer le réfrigérateur de haut en bas, de long en large et me séparer de quelques mets dont la saveur d’origine ne s’accordaient pas du tout avec le goût du cidre.


 


 

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Commentaires
L
Ah ah je me sens moins seule maintenant à flipper et me demander ce qui se passe pour me rendre compte, le lendemain, que ce n'était quasiment rien ^^ Cela dit, je n'ai jamais eu d'attaque de bouchon en métal, je touche du bois ^^.<br /> <br /> J'adore ta façon d'écrire, c'est simple mais intense en même temps. Des mots simples mais choisis pour plonger le lecteur dans l'histoire. Chapeau bas ^^.
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W
bah elles sont parties en vacances mais elles vont bientot revenir....
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F
et ba alors elles sont ou les mouches pour l'illustration !! lol
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