La SNCF et moi ...
Mon premier voyage en train …
Et oui! A presque 25 ans, je n'avais encore jamais eu l'honneur d'investir les engins de la SNCF. L'occasion s'est présentée ce week-end: ma directrice, probablement consciente de mon état de fatigue et de mon envie incontestable de voir enfin mon neveu, m'a donné le lundi 31 janvier ce qui m'offrait un agréable congé de 3 jours. Moi qui n'avais pas encore vu mon neveu, dont les photos ne suffisent vraiment pas pour le trouver trop mignon, je me suis dit "c'est l'occasion d'y aller" et de voir la sœur et le beau-frère. Enorgueillie de cette idée que je trouvais ma foi excellente, il me fallait me décider un moyen de locomotion pour me rendre jusque Grasse. 700 Km c'est pas la porte à côté mine de rien. En général je suis fidèle à ma splendide 205 Porsche Ferrari Peugeot trois portes turbo diesel, surnommée "Sacré Numéro", - fraîchement guérie d'une grave gastroentérite avec complication -, et faire 700 km seule en voiture ne me fait pas peur. J'aime bien conduire et j'adore ma petite voiture. Mais là il fallait que je sois raisonnable, j'étais trop fatiguée. Donc train à l'aller et avion au retour.
C'est donc ainsi qu'il était initialement prévu que je parte ce dimanche 30 Décembre à 8h03 pétante. Départ 6h de chez moi, histoire d'arriver à 7h30 à la gare de Toulouse où mes parents m'ont conduite. Bon, on s'est juste un poil paumé… mais on a fini par la trouver pas loin du canal du midi. Ô TOouououoOUOUououLOUOuoUOuoUOuououse ! Oh! Des gens qui se battent! Oh ! Un monsieur ivre pas content! Oh! Des tas de gens qui grouillent de partout. Ca me fait toujours cet effet là quand je passe de mon village à une grande ville.
Et là…c'est le drame !
Le train, - MON train -, est annoncé avec 2 heures de retard en raison d'une panne. C'est bien ma veine! Mes parents repartent à la campagne et moi j'attends. Les gens font la gueule. Pas de sourire. Moi aussi je décide de faire la gueule du coup. Je m'offre un chocolat chaud et une chocolatine et je me trouve une place assise sur un coin peu confortable certes, mais qui a fait l'affaire le temps que je lise 2 ou 3 articles d'un super magazine intitulé Histoire et Images Médiévales avec pour thématique Les châteaux forts (Depuis ma visite du château de Mauvezin, je fais une fixation sur ces édifices venus des temps médiévaux).
Je me retourne. Il y a toujours tous ces gens sans sourire, je leur ferai bien écouter un petit Nat king cole
Smile though your heart is aching
Smile even though its breaking
When there are clouds in the sky, youll get by
If you smile through your fear and sorrow
Smile and maybe tomorrow
Youll see the sun come shining through for you
Light up your face with gladness
Hide every trace of sadness
Although a tear may be ever so near
Thats the time you must keep on trying
Smile, whats the use of crying?
Youll find that life is still worthwhile
If you just smile
Thats the time you must keep on trying
Smile, whats the use of crying?
Youll find that life is still worthwhile
If you just smile
Une place s'est libérée. Une vraie chaise avec un vrai dossier et qui ne tourmente pas le fessier! J'ai entamé l'Evénement de Annie Ernaux, qui m'a bien tenue en haleine et dont je vous reparlerai un de ces quatres, puis un Labrador errant est venu me voir. Evidemment je n'ai pas pu résister à l'envie de jouer avec cette grosse boule de poils beiges, qui est sans aucun doute, un cousin gémellaire de mon chien. Il s'est couché à mes pieds, s'est laissé câliner un peur, puis je lui ai donné un biscuit. J'ai continué à dévorer mon livre, assez poignant, jusqu'à ce qu'une douce voix annonce que mon train aurait finalement 2 heures et demi de retard. Mécontentement général.
A 9h45, la voie du train était affichée. Je m'y suis rendue immédiatement. Mais j'avais omis que les quais étaient dehors, dans le froid et la pluie. J'ai poireauté là, tantôt marchant, tantôt assise, tantôt me remuant pour ne pas me geler, jusqu'à 10h25 : Houra ! Le train était ENFIN là !
J'avais réussi à comprendre,- parce que quand je veux je suis pas trop trop conne ou presque-, que j'avais un numéro de voiture. Moi c'était la voiture numéro 15. Comme le SAMU ou la moitié du mois, ou 3*5…Mais je n'avais pas compris que j'avais aussi un numéro de place, -c'était trop beau d'être tout à coup aussi maligne que ça !-. En gros la paysanne sortait de sa campagne. Je vois les gens chercher, je vois des numéros, mais sur mon billet je n'aperçois pas le numéro de ma place. Horreur! Malheur ! "Si je demande à quelqu'un, je vais vraiment passer pour la couillonne de service!". Ma foi personne n'est parfait. Et puis comme le dit Rose dans sa chanson, "Les autres on s'en fout!". La première personne qui a croisé mon chemin, un jeune homme pas très souriant, a dû subir mon incapacité à lire correctement un billet de train : "Excusez moi monsieur, où est-ce que l'on voit le numéro de notre place sur le billet?". Son air outré et sérieux m'a fait comprendre que je venais de passer pour une idiote. Mais j'étais à la place 1. Et sur le billet ça donnait ça : "place assise 1 ". Bêtement, j'avais compris "Nombre de places assises : 1". Bref, après un grand moment de solitude comme je les aime, j'étais en première place. Et ça c'était pas souvent ! Donc Rien A Foutre d'être passée pour la reine des cruches, moi j'étais à la place numéro 1 et je savourais ce moment de gloire avec délectation, prenant un air aussi snobinard que la dame qui avait fait une scène à son mari car il n'avait pas pu avoir des places en première classe en remplacement "C'est horrible la seconde classe, c'est vraiment monstrueux ! C'est beaucoup mieux la première classe ! Je ne sais pas si je vais supporter de rester ici"
Et au final le train c'est comment (train corail et non tgv, j'ai pas encore essayé)? C'est bruyant avec des espèces de remous qui vous donnent la gerbe, j'étais un peu beaucoup secouée…(sinon la pulpe, elle reste à quai? ). La SNCF semble un peu avare avec le chauffage, et les vitres étaient super cradasses, pas pratique pour admirer le paysage et faire éventuellement des photos à l'arrachée. En ce qui concerne les toilettes, j'ai attendu 6h pour faire mon pipi parce que je ne savais pas qu'il y avait des toilettes, jusqu'à ce que je suive quelqu'un. Malheureusement ces toilettes là étaient condamnées. Un peu plus loin, il y avait d'autres cabinets. Mais pas de lumière …j'ai fait par-dessus, en priant le dieu des trains et le dieu des toilettes que ça me saute pas sur les fesses avec les secousses, et au final quand j'ai ouvert la porte j'ai vu avec la lumière que les toilettes où je venais de faire étaient pleines à rebord. Bon appétit.
On peut apparemment pas demander à la SNCF d'être à l'heure, de chauffer le train, de le tenir propre et d'avoir des toilettes fonctionnelles…apparemment aucune des 4 options n'est possible individuellement !
J'ai quand même apprécié le côté "c'est pas moi qui conduis et je peux lire comme je veux!". Ca laisse un point positif à ce joli train corail qui était finalement deux trains en un : celui de 8h03 et celui de 10h03 , comme ça un train qui devait etre direct, s'est arrêté un peu partout …
Mais mon petit neveu valait bien la peine de tous ces petits tracas de voyageuses, parce qu'il est trop mignon !
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