La Dordogne, ça vous cogne !
Cet article est du genre très très très long, voire très extrêmement beaucoup vachement long, je préviens donc les lecteurs qui n'ont pas le temps ou qui ont la flemme. Je ne me voyais pas le couper en deux, pour la simple et bonne raison que j'ai beaucoup de récits de voyages à écrire et à publier en plusieurs parties, je préférais faire de cet article une seule et unique publication. Pardonnez sa longueur, mais le peu que j'ai eu la chance de voir en Dordogne, vaut bien quelques sacrifices, croyez moi !La Dordogne ça vous cogne !
Et non, je ne suis pas une intégriste du Gers même si je scande partout que c’est beau, qu’on y mange bien, que les gens y sont adorables. D’ailleurs je garde mes trépidations gersoise pour Gersicotti Gersicotta, ça évite d’engluer Un peu de tout et de rien d’aventures typiquement gersoises. C’est pourquoi aujourd’hui, je vais vous parler de mon passage en Dordogne, le dernier week-end de Juin. Et la Dordogne, c’est beau.
J’étais en fait invitée à la crémaillère du monsieur qui s’était occupé des crêpes à la précédente crémaillère où je fus invitée à Pâques et que je vais appeler G.. C’était une crémaillère à trois, mais moins on est de fous et plus on profite de la rigolade. J’ai donc pris ma voiture au sortir du boulot le samedi soir à 19h pour repasser chez moi me changer car j’avais une odeur d’intense transpiration, et récupérer les œufs du jardin pour mon hôte et deux tablettes de chocolats pour l’autre invitée que j’appelerai E.. J’aurais pu partir directement du boulot avec les œufs et le chocolat dans ma voiture, mais auraient-ils survécu à la chaleur tonitruante de cet après-midi estival ? Fort probablement que non…Des petits poussins auraient peut-être envahis ma voiture et mangé tout le bon chocolat Suisse tout fondu ? C’est en voulant ne pas prendre ce terrible risque que j’ai préféré repasser par chez moi. Je suis donc partie d’Arrouède au volant de ma 205 sacré numéro turbo Diesel vers 19h35.
Chemin faisant vers Sarlat, en Dordogne, j’ai aperçu des Montgolfières en passant sur l’autoroute entre Montauban et Cahors. Evidemment, je n’ai pas résisté à la tentation de m’arrêter sur la première aire de repos pour immortaliser ces gros ballons. Bah oui, que voulez vous ? J’ai un problème avec les photos.
Est arrivée alors la sortie 57 que m’indiquait mon plan mappy. J’ai traversé de très beaux paysages au soir tombant et de très jolis villages comme Gourdon. J’ai compris à ce moment là que le dimanche que j’allais passer par-là, allait m’en mettre plein la vue. Arrivée dans Sarlat, à 23h pile, mon téléphone sonne. E. au téléphone me demande où j’en suis et si j’ai besoin d’aide. Je lui réponds que pour le moment je teste mon plan et qu’ensuite advienne que pourra. Je prends donc les explications de G. que j’avais imprimées. Le feu orange clignotant, aller jusqu’à ce qu’on ne puis plus que tourner à droite, prendre à gauche et choper la rue des Cordeliers à droite. Sauf qu’il faisait noir et que dans le noir, ce n’est point évident. J’appelle E.. Je lui explique que je suis devant un hotel qui ressemble à un château. On conclu de se rejoindre à Champion. Oui mais c’est où champion ? Elle me rappelle alors que je conduis. Je me gare et on conclut que je ne bouge pas d’où je suis. Je décris les lieux. Je suis garée à moitié au milieu de la route quasi en face du parc public de Sarlat. J’attends. Et je vois débouler une 206 grise avec G. au volant qui arrive à toute vitesse pour me faire peur. Mais même pas peur. On n’m’a pas comme ça moi. Non mais ho. Je les suis donc bien contente d’être arrivée. Et en plus ils m’accueillent avec de bons petits plats : melon et lasagnes maison. Très bonnes les lasagnes, cuites à point. J’ai pu placer avec enthousiasme mon « Après la montagne ça vous gagne, la Dordogne ça vous cogne » que j’avais pensé 100 fois sur le trajet en riant toute seule. J’assume. On a bien rigolé quand même malgré mes jeux de mots tout pourris à deux balles ! Dans l’appart’ c’était le sauna. L’eau qui avait bouilli pour les pâtes et le four avait concentré une abominable chaleur qui nous rendait dégoulinant. Nous sommes alors allés faire un tour dans Sarlat après Minuit. C’est tout simplement beau. Les ruelles médiévales et les vieux bâtiments sont tout à fait splendides. J’attendais qu’un chevalier débarque sur son cheval, non pas pour me courtiser, n’y voyez rien de romantique. J’attendais juste qu’un chevalier débarque sur sa monture avec son armure, sa cotte de maille et son épée, son blason et son langage ancien. Pendant ce temps là les deux autres cherchaient un chat roux qu’ils avaient aperçu la veille. Comme quoi y’a pas que moi qui suis excentrique…quoiqu’en rentrant j’ai quand même vu des poubelles « jackson five » à la place des grands pots dans lesquels siégeaient des arbres touffus. Et non je ne bois pas , je ne me drogue pas et je suis en parfaite santé mentale , merci.
Nous sommes rentrés sur le coup de 1h15. Mais le contraste entre l’air frais et la chaleur intérieure de l’appartement nous a surpris. La fenêtre grande ouverte qui donnait directement sur la rue, nous as soulagés de cette pesante chaleur, puis nous sommes allés dormir car le réveil sonnerait à 9h le lendemain, et nous ne devions pas rater la visite guidée de la ville de Sarlat à 10h30. Réveil, petit déjeuner et direction l’office du tourisme où nous avons vu des Wally wooly mammouth, - j’ai mis longtemps à comprendre, il s’agit en fait de petits mammouths en peluche avec plein de cheveux -, qui ont rendu E. tout à coup très capricieuse. Une visite guidée ? Quelle idée! Ca doit être rasoir ! Et bien non ! Car cette visite guidée là, qui était la première de toute ma trépidante vie a été un réel plaisir. Quelle guide ! Quelle passionnée ! Quelle passionnante guide !
Après nous avoir expliqué que la ville avait été divisé en deux parties par la rue moderne de la fin du 19 ième, elle nous a d'abord fait découvrir la cathédrale stylistiquement très mitigée de Sarlat, en effet, elle a conservé son clocher roman, mais tout l'arrière est de style gothique, quant à l'entrée elle date du 19 ième siècle.
C'est presque à la fin de la visite qu'elle nous a fait découvrir ce que l'on appelle les "enfeux" : ce sont des tombes enfouies dans les murs d'un édifice religieux, achetée par des nobles pour être à la mort, au plus près du monde divin. Un était encore bien visible avec des épitaphes très lisibles. Je ne l'ai pas pris de photo, tout simplement parce que des gens traînaient devant.
Après avoir eu un premier aperçu de la cathédrale, elle a attiré notre attention sur la galerie adjacente à celle-ci, surnommée galerie du château de blois, apparemment identique à celle de ce fameux château.
Puis elle a attiré notre attention sur la splendide maison de la Boétie, auteur enfant du pays, considéré comme le précurseur des lumières, il est une grande figure du Périgord. Grand ami de Montaigne, les rues à leur nom, nous a-t-elle fait remarquer ne sont pas bien loin, comme pour symboliser leur union amicale éternelle et indéniable.
Nous avons ensuite emprunté la longue rue de La Boétie pour rejoindre d'autre quartiers médiévaux. C'est là que nous avons pu découvrir une première tour de noblesse que les nobles faisaient construire pour le m'as-tu-vu : j'ai pu constater que l'orgueil humain n'avait pas du tout changer depuis le Moyen-âge; l'homme a toujours ce désir profond d'être puissant et de montrer sa puissance.
Nous avons poursuivi dans les ruelles, avec la découverte de réverbères de l'ancien temps qui fonctionnaient à l'huile, mais aussi de l'enchevêtrement des toits et des tours de noblesse alliés aux antennes de télévisions. D'autres tours de noblesse sont apparues sur le chemin, tantôt circulaire, tantôt parallélépipédique, tantôt hexagonales…
Au détour d'un chemin, nous avons croisé une ancienne chapelle désaffectée. La guide a bien précisé tout au long du parcours que les bâtiments avaient été remis en état et réhabilité à d'autres fonctions que celles d'origine grâce à la loi Malraux de 1962, d'autant plus que Sarlat, fût la première ville à bénéficier de cette loi. Mais il ne s'agit pas uniquement de remettre à neuf ces bâtiments médiévaux, il s'agit de les réutiliser tout en gardant la splendeur. D'autres paysages urbains sont apparus. Sarlat resplendit.
Dans la ville beaucoup de fenêtres ont un style très gothique avec des sculptures surprenantes. Et toujours des tours de noblesse toutes aussi originales les unes que les autres…
Tours de noblesses comme cette tour très trompeuse incrustée dans le mur et qui avait été négociée par le noble avec son voisin. Ainsi, cette tour n'est qu'une accumulation de petits étages, de très petites pièces qui servaient de débarras. Ce n'est qu'une illusion, un travail sur le paraître. Tiens, ce n'est pas sans me rappeler le 21 ième siècle.
Une petite pause sur la place des trois oies. Hey, mais ça me rappelle le Gers tout ça ! Ah oui mais j'oubliais, le Périgord, ça n'est pas tout à fait la Gascogne, mais ça n'en est pas loin. Mais n'allons pas vexer les Périgourdins qui parait-il n'aiment pas qu'on ose dire que Montaigne était Bordelais !
Autre arrêt au niveau de l'ancienne église Sainte-Marie, rénovée avec des matériaux modernes par l'architecte Jean Nouvel, lui aussi enfant du Pays. Ces rénovations sont tout simplement surprenante : elles allient le minutieux de l'architecture médiévale, à la simplicité des matières modernes. Une rosace a été remplacée par une grande baie de verre circulaire, quant à la porte d'entrée, elle est aujourd'hui une immense porte de métal gris. Et bien vous me croirez ou non, je trouve que cela va très bien ensemble. Toujours dans cet objectif de réutiliser les lieux qu'on rénove, l'église Sainte-Marie est aujourd'hui un marché couvert.
Face à elle, le baroudeur contemple ou désespère? Allez savoir ! Les Sarladais ne sont pas tous d'accord sur ce point. Contemple-t-il l'église, les bras balants car époustouflé? Ou se désespère-t-il devant cette profanation moderne?
Tout en nous faisant découvrir les enfeux, la guide nous a parlé de la tour qui surgit derrière la cathédrale. On l'appelle "La lanterne des morts" peut être à tort. Cette lanterne dans d'autres lieux, était destinée à éclairer les morts dans les cimetières, avec en général de larges fenêtres pour laisser passer la lumière. Là, les fenêtres sont étroites et le doute subsiste quant à la fonction originelle de cette tour.
Après nous avoir mené pour terminer sur la place Malraux, elle nous a raconté une histoire tout à fait trépidante. Parait-il qu'à Sarlat, à l'époque d'Adam et Eve, il y avait un véritable Eden, et qu'il y avait un arbre avec des truffes et du foie gras. Les gourmands hommes n'ont pu s'empêcher d'y gouter, ce qui a mis Dieu en colère, il a alors caché les truffes sous terre et incorporé le foie gras dans les volailles. J'ai beaucoup aimé cette conclusion pleine d'humour. Cette guide n'est pas une simple guide, c'est une conteuse de talent, passionnée et qui donne envie de se pendre à ses lèvres des heures et des heures ! Merci Corinne !J'ai donc mis de côté tous mes préjugés sur les visites guidées!
E., G. et moi-même avons ensuite chercher un lieu pour manger, car il était midi et la faim se faisait sentir. On a eu du mal à se décider pour plusieurs bonnes raisons : aucun d'entre nous ne connaît de restau à Sarlat, il faisait chaud, nous sommes bêtes et étions du genre indécis. Nous avons tranché pour un bar restaurant qui nous a ouvert les bras alors que nous attendions de nous faire accueillir dans le bar restaurant d'à côté. Cela s'appelait, me semble-t-il si je ne me trompe pas, le bar de l'île ou quelque chose comme ça. Pour commencer, y'avait des serveurs très bizarres. Oui très bizarres. Ils avaient une manière de s'adresser aux gens un peu rocambolesque. L'un d'entre eux servait avec des lunettes de soleil sur les yeux. Et puis je me suis pris la honte. J'avais pas lu que c'était du magret confit que j'avais commandé. Et comme le serveur nous avait pas demandé la cuisson, je lui ai demandé comment ils allaient cuire ça. C'est là qu'il m'a expliqué comment on faisait du confit. Merci j'habite dans le Gers. Notre repas n'était pas très bon. Le foie gras était un tas de poivre, le magret confit était très sec et froid, les pommes de terre à la Sarladaise puaient le réchauffé au micro-onde, quant au gâteau aux noix du Périgord, je pense que sa date de péremption devait être dépassée depuis 15 jours. Soit. En plus le serveur qui s'occupait de nous avait l'air de penser qu'on s'foutait de sa gueule. Mais en même temps, j'y peux rien si ma blague sur le t-shirt de G. était vraiment très drôle. Allez je vous l'explique. En fait sur son t-shirt y'avait écrit en gros "Illinois". J'ai juste voulu rajouter en dessous "Le poisson". Sauf que ça n'a fait rire que moi en fait quand j'y repense.
On a décollé de là, rejoint l'appartement de G. et on est vite reparti avant de s'avachir comme des merdes dans le canapé. On s'est dirigé vers le château de Castelnaud. La route du Bergerac est absolument magnifique. Y'a des châteaux partout !!!! Et ça ça fait l'bonheur de Wawaa !
Bon, on a décidé, enfin le conducteur a décidé de pas se garer au parking parce que fallait payer un forfait journalier de 2 euros. Du coup on s'est garé dans la cambrousse, pis on a marché, pis on s'est paumé un peu dans la forêt pensant trouver là un raccourci, pis on a retrouvé le chemin du château. Castelnaud est aussi un village médiéval, décidément ! Nos pas se sont dirigés vers le château.
On a attendu le guide, mais j'ai retenu beaucoup moins de choses que le matin. Mais je vais quand même essayé de restituer le peu que j'ai retenu. Il faut dire que ce guide était beaucoup moins captivant que la madame du matin, plus jeune donc moins expérimenté et un peu stressé quand même surtout qu'apparemment il devait enchaîner les visites guidées toutes les heures…En gros il nous a expliqué pour commencé qu'il y avait des châteaux principaux dans le coin et des châteaux dits "d'avant-garde" qui servaient à espionner les autres châteaux. C'est clair non? On a pu constater effectivement la présence de tous ces châteaux.
De là haut, il y a un panorama succulent sur les méandres de la Dordogne à travers l'intense verdure. Le fleuve,ce jour là, était la proie de kayak et bateaux.
Puis nous avons eu le droit de découvrir les armes du moyen-âge , trébuchets et compagnie.
La fin de la visite guidée s'est faite sur l'entrée du château avec la découverte de l'entrée piégée, de l'entrée par l'intérieur, des meurtrières, des machicoulis, tout ça tout ça quoi…
Nous avons ensuite continué la visite sans guide, puisque la visite guidée s'arrêtait là. Logique non? Nous avons découvert le musée de la guerre dans le donjon.
Puis nous sommes repartis. G. a pris les devant pour aller nous chercher la voiture et E. et moi avons fait un tour parmi les boutiques. Un truc de fille enfoui au fond d'elle et moi sûrement, qui ne demandait qu'à ressurgir à ce moment là.
Retour chez G. Et retour dans le Gers pour moi! Un très bon week-end donc, plein de belles choses et de fous rires. Merci à E et G. sans qui ce week-end n'aurait pas été aussi chouette.
Ah oui , et pis en plus, E. m'a donné un cadeau qui vient tout droit du Japon : deux jolis bols comme je les aime, très jolis, très asiatique , et ça m'a fait énormément plaisir, et je la remercie 54564654654 pour ce joli cadeau !
[x] Le plus long billet de la terre entière, ça c'est fait ! Mais en même temps, la Dordogne, ça vous cogne aussi les méninges !
Ingrid Bétancourt dans le Gers? C'est ici !