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Un peu de tout et de rien !
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26 mai 2008

Moi, le luxe et les manières

Fêtes des mères 3 étoiles…


Les parents c'est compliqué. Je l'ai toujours plus ou moins su depuis mon âge de raison, mais j'ai pu le constater une nouvelle fois ce week-end. Ils ont passé 3 heures samedi soir à chercher un restaurant pour dimanche midi. Il fallait les voir. "Non pas là, on y est déjà allé. Pas là non plus, je viens d'appeler c'est complet". En même temps réserver une table pour le déjeuner de la fête des mères, la veille, c'est très prévoyant si je puis dire. Et pendant ce temps là, la France et son merveilleux candidat qui chantait en anglais, se ridiculisaient et se prenaient une nouvelle raclée à l'Eurovision

mouchovision


A 22h30, avec beaucoup de délicatesse, ma mère a déboulé comme une furie dans ma chambre, les yeux pétillants de joie, pour hurler qu'elle avait enfin trouvé le restaurant tant cherché et que nous irions mangé à l'Hôtel de France à Auch, et plus précisément au Jardin des saveurs un établissement trois étoiles, avec des menus pas donnés. Merci maman d'avoir frappé à la porte avant d'entrer et de respecter le peu d'intimité qu'il me reste encore à 25 ans.


Il fallait donc se mettre sur son 31 et éviter d'y aller en bouseux typiques. Ma définition du bouseux typique est très large et je m'inclus dedans les jours où je n'ai pas spécialement envie de m'habiller et où je garde mes guenilles et mes chaussures pleines de salissures campagnardes.

31


J'ai opté pour un pantalon noir. A vrai dire, il me semble que je n'ai que des pantalons noirs. Pourquoi? Parce qu'en pantalon je n'aime pas dans d'autres couleurs, ou alors de manière exceptionnelle, et parce que mon cul ne passe pas dans les jeans et que s'il y passe ça me coupe la digestion au niveau du ventre et donc je suis constipée et c'est très encombrant, il faut le dire. Donc, je n'aime que les pantalons noirs, et souple. J'ai ajouté à cela un pull fin violet et une veste noire trop petite. Oui trop petite dans le sens où elle se ferme pas en raison de mon opulente poitrine très développé et de mon abdominable (oui vous avez bien lu abdominable! ) proéminant. Mais je rentre encore dedans, sans la fermer. Et tant que j'y passe sans entendre le célèbre "CRRRAAACCC" fatal, je continue de la porter, comme si de rien était. En supplément décoratif, j'ai mis un joli collier tout coloré, histoire de relever un peu cette tenue sombre, parce que c'était la fête des mères et pas un enterrement, heureusement. J'ai laissé une légère touche de bouserie. Que voulez-vous, vous savez ce qu'on dit? Chassez le naturel il revient au galop ! Je mis avec mon pantalon noir évasé au bas des jambes des baskets grises abîmées, ridées et sales, ce qui ne suivait pas du tout avec le reste. Entre nous j'aurais bien mis mes uniques chaussures à talons,-oui unique parce que je suis une femme unique et que je n'en ai qu'une unique paire-,mais mes récentes aventures intitulées "Gonalgies bilatérales invalidantes", à savoir mes maux de genoux, m'ont freinée dans cette subite envie de rehausser ma personne avec ce genre de godasses typiquement féminines et de faire entendre ma présence par l'agaçant bruit des talons sur le béton des trottoirs. Bref, tout ça pour dire que les baskets associées à ce pantalon évasé sur le bas, ça faisait tache. Mais j'assume. Pour couronner le tout, et parce que je n'avais pas le temps de sécher mon imposante, mais on moins splendide, crinière, je me suis fait une tresse sur le côté gauche à la Docteur Queen Femme médecin.

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Femme qui rappelons le, était plutôt campagnarde dans la série. Mais comme je le disais à mon patron cette semaine : "J'adore les tresses. Ca doit être un reste des années où je regardais quotidiennement La petite maison dans la prairie.". J'avoue, j'assume. Faut dire que Laura Ingalls avait une sacrée tignasse.

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Revenons-en à nos moutons trois étoiles. Arrivée sur les lieux du déjeuner dominical, on m'a kidnappée ma veste rikiki pour la mettre sur un dressing exposé à l'entrée. C'était bien la première fois qu'on me prenait ma veste avant que j'entre en salle de restaurant. Au moins, pour une fois, je n'étais pas enquiquinée par la veste qui tombe dix fois de la chaise, glisse par terre… Et je ne risquais pas de me présenter à l'intérieur avec la veste à l'envers sur mes épaule, car même si là je l'avais mise à l'endroit, il m'est arrivée parfois de me tromper de sens. Laetitia pourrait en témoigner.

envers


Entrée dans le restau, on en a pris plein la vue. Ma foi, ça puait le luxe là dedans. Vitraux originaux, grands canapés autour des tables, grands lustres, plafond ancien mais avec de charmantes petites sculptures laissant présager une construction datant de la fin du 18 ième ou du 19 ième siècle. Ca pétait trop grave moumoute à l'œil. Et puis moi, même si c'est super beau, avec des couverts en argent pour lesquels il faut se convaincre qu'ils ne sont pas offerts avec le repas, ça me met très mal à l'aise parce que je me dis très vite :

"Bordel de brole de bois de chevreuil à poils verts du Tarn et Garonne, ça doit craindre du boudinou si on bouffe avec les doigts, qu'on sauce les plats avec du pain, ou qu'on lèche les assiettes ici !"
Parce que moi j'adore rogner les os, saucer les sauces jusqu'à la dernière goutte et lécher les assiettes à dessert : IL NE FAUT PAS GACHER LA NOURRITURE BORDEL!

La serveuse, qui ne suivait pas avec le décor, et qui était un poil trop énergique, voire violente, et semblait de souche gersoise, nous a distribué les menus. Ceux de ma mère et moi ne comportait pas les prix. Nous revoilà plongés à la vieille école où l'homme paie ! ET LA PARITE BORDEL?

 

Pour commencer j'ai léché avec un acharnement non dissimulé le petit ramequin à amuse-bouche. C'était tout petit et ça avait un goût de "j'en veux encore", alors je n'allais pas en laisser la moindre trace! Ensuite, quand le petit bout de homard est arrivé, à côté de la noix de Saint-Jacques, je me suis balancée de la sauce sur le pull, parce les couteaux à poisson c'est DEFINITIVEMENT pas pratique pour couper des crustacés dont le homard qui a fait un triple salto boucle piqué quand j'ai tenté vaillamment de le couper pour pouvoir le déguster et non pas avaler ce petit morceau d'un coup d'un seul. J'en ai conclu donc, que les couteaux à poisson c'est un peu comme la pluie en ce moment, ça sert qu'à faire chier les gens.

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J'ai également fait siffler les verres en cristal en caressant délicatement leurs rebords du bout de mon index mouillé  et c'était très amusant. Le son était pur et joli. Mais j'ai été contrainte de stopper mes délires musicaux quand ma mère a commencé à me menacer du regard et ses "Sylvie, arrête ça !". J'avais pas envie de me prendre la fessée cul nu à 25 ans.


J'ai fait des sourires débiles au serveur à lunettes qui tirait une drôle de tronche et donnait l'impression d'avoir confondu son balai avec une chaise au petit déjeuner. Quant au dessert, il était tellement bon, qu'il a bien fallu que j'en ramasse les moindres restes et miettes avec les doigts dans mon assiette. Wawaa la grande classe quoi!


Je ne dirai rien sur la qualité culinaire de ce repas qui fut absolument délicieux. Mais, et quand bien même ma maman clame et re-clame que c'était suffisant, j'aurais bien repris un petit bout de homard en supplément et une assiette de fromages qui manquait cruellement à ce menu gastronomique gersois presque parfait.


Ah oui, j'aurais bien pété un petit coup sur les fauteuils , mais ils étaient blancs/beiges/jaunes cassés (ouais c'est une nouvelle couleur, le blanc-beige-jaune-cassé), et ça aurait pu faire tache…ça aussi.


Pour en savoir plus sur les menus, le cadre, les tarifs : j'y gersicotte un peu !



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