Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Un peu de tout et de rien !
Archives
22 mai 2008

La fabuleuse histoire de "Côte de Porc".

Comme je l'ai expliqué récemment , j'ai gardé de la fin de mes années lycée de savoureux souvenirs plein de situations cocasses ou épiques dont fait partie la fabuleuse histoire de Côte de porc ! Vous lisez bien "côte de porc", vous ne rêvez pas. J'en entends qui s'amusent à parler de Côte de porc épique, mais rien à voir avec l'animal piquant. Rien de gastronomique non plus, si ce n'est qu'on pourrait parler de "nourriture du cœur", pour se la jouer romantique.


Lorsque que je suis entrée au Lycée Pasquet, après une difficile année où se sont succédées les problèmes de santé mêlés à une légère dépression d'adolescente boutonneuse, et en entament haut les cœurs ma seconde première S, j'ai intégré l'atelier théâtre du lycée. J'avais repris confiance en moi grâce à mes amis  si vite conquis et le théâtre constituait pour moi un autre souffle, une évasion, un plaisir, j'aimais ça et je comptais bien le faire savoir.


L'histoire fabuleuse de Côte de Porc, va commencer là. C'était un vendredi entre midi et 14h. J'étais assise au deuxième rang de la salle juste à côté de mon ami Cyril. Nous écoutions attentivement le discours motivant des professeurs qui nous encadraient. Et puis Bruno est monté sur scène. Il était si doué, si vrai et si beau. Debout sur l'estrade, souriant, jouant parfaitement un bout de la pièce. Il avait l'air si gentil. J'ai eu mon tout premier PIF PAF POUM TCHACK BADABOUM TOC TOC CRIK ZOUING que les gens ils appellent ça "un coup d'foudre". Ah Bruno ! Il avait pour moi ce quelque chose indescriptible qu'aucun autre n'avait. Une infinie gentillesse et un regard, quel regard, ce regard à la fois fort et fondant comme le Saint-Agur. La couleur de ses yeux, verts, bleus, gris, palette foisonnante, scintillants, faisait penser aux yeux d'un félin avec une petit touche de mer azure des Antilles ! Mais surtout Bruno était (et est toujours, j'en suis sûre) un garçon adorable et plein d'humour. Il n'était pas très gros, pas très musclé, fin. Et non, il n'avait rien d'un étalon couvert d'une musculature impressionnante, il n'était pas le genre de mecs qui faisaient craquer mes copines. Et alors? Pour moi c'était le plus beau garçon de l'univers, je n'avais d'yeux que pour lui.


Mais voilà, j'ai toujours été très timide avec ces choses là, et à l'époque beaucoup plus que maintenant. J'ai toujours été très pudique sentimentalement. Ce caractère timide et pudique à l'égard des grands sentiments m'a toujours contrainte au silence absolu, au secret enfoui mais à l'époque cela me provoquait des manifestations tout à fait impressionnantes : j'étais pétrifiée à l'idée de le croiser. Je faisais demi tour dans les couloir. Je ne disais pas un mot quand il était là. Je me sentais tétanisée, gênée, déroutée. Je restais droite, immobile, la mine déconfite, le front transpirant et le cœur battant tellement vite qu'il me semblait que j'allais à chaque fois tomber en pâmoison.

Il n'y avait que sur la scène que j'arrivais à surpasser ça quand je l'avais face à moi comme comédien. A vrai dire, sur scène nous n'étions pas nous même, ce n'était pas la réalité. On m'avait donné le rôle d'un benêt un peu clown qui s'appelait Bobin dans Un chapeau de paille d'Italie de Labiche. Un rôle qui m'allait à merveille puisqu'à l'époque, malgré mes moments de tétanie face à Bruno, j'étais déjà un pitre à forte production de bêtises en tout genre. Nous avons aussi préparé un spectacle pour le Printemps des Lycées. Le Printemps des Lycées c'est une manifestation pluri culturelles où plusieurs Lycées de France sont conviés à participer dans une catégorie artistique particulière : nous étions dans la catégorie théâtre évidemment, mais il y  avait aussi la catégorie musique, la catégorie art, des catégories sportives… Et dans la petite représentation que nous avions tous ensemble travaillé, mon rôle était associé au rôle de Bruno et nous étions assis face à face, maquillés en asiatiques. Je jubilais à l'idée de partir ! J'allais passer trois jours en sa compagnie en espérant exorciser cette tétanie insupportable. C'était chouette, on s'est pas quitté d'un pouce, on avait bien rigolé et c'est même moi qui lui avait étalé le fond de teint jaune sur sa figure. Ouais. Génial non? Evidemment il ne s'est rien passé ! Faut quand même pas croire que j'eus pu passer comme ça d'un état de tétanie profonde à une entreprenante enragée. J'étais juste contente d'être avec lui pendant ces 3 jours et de partager tant de choses. C'est un très bon souvenir.


Après ça évidemment, nous sommes devenus des amis, des vrais. Nous correspondions surtout par e-mail. Il avait remarqué une fois que j'étais pensive et m'avait demandé dans un de ces mails si j'allais bien. Je lui avais alors expliqué l'amour que je portais à quelqu'un sans lui dire que c'était lui. Mauvais engrenage me direz vous. Mais outre le fait que je sois une tétanisée de service en matière de sentiments, je suis aussi une belle cinglée qui fait et dit un peu n'importe quoi et passe souvent pour une…toquée? Toquée oui. Ça a donc commencé en première et ça a continué l'année d'après.


Parallèlement à cette amitié grandissante, mon amie Flora, qui était ma meilleure amie à cette époque, était ma confidente, une confidente de confiance. Je lui avais tout expliqué et malgré les questions récurrentes de tous le monde quant à mes amours (qui à l'époque étaient aussi dans l'four), elle n'en avait pas dit un mot, comme je le désirais. Mais comme nous faisions partie d'un groupe, nous n'avions au lycée pas l'occasion de pouvoir en discuter. Un jour j'avais croisé Bruno dans un couloir et il m'avait sourit, fait la bise et nous avions papoté. J'en étais toute guillerette, frétillante. Tout le groupe attendait pour aller manger à la cantine. Et je mourrais d'envie de raconter tout ça à Flora. Une fois à table, ça me démangeait. Alors je la regarde et je lui dis "j'ai croisé…", j'hésitais. Elle répétait "tu as croisé????". Et nous avions des Côtes de porc dans l'assiette, alors en ouvrant grand les yeux et en rougissant, je lui ai dit "j'ai croisé côte de porc". Elle a compris tout de suite et c'est devenu notre mot de passe. Personne, hormis elle et moi ne savait qui était "Côte de porc". J'avoue que ça n'a rien d'un petit surnom amoureux, mais, que voulez vous, on fait avec ce qu'on a ! J'aurais eu un tranche de pâté d'foie dans l'assiette ou un kouglof …bref.




On me cuisinait encore plus après ça. Lors d'un voyage scolaire à Briançon, pour découvrir les Ophiolites du Chenaillet (Google est votre ami, je n'aime pas les ophiolites), dans le bus tout le monde s'était acharné sur moi, car tout le monde maintenant savait qu'il y avait effectivement quelqu'un qui me plaisait et que je le surnommais "Côte de porc" pour le garder incognito. Tous les prénoms étaient passés. Celui de Bruno aussi. Mais Flora, voyant que je ne savais que répondre à toute ces questions a mené tout le monde en bateau de manière admirable. Mon secret est resté secret. L'identité de Côte de Porc n'a pas été dévoilé. Et ça a duré comme ça du mois de juin de cette année là, jusqu'au mois d'Avril de l'année suivante.


Bruno et moi continuions à s'échanger des mails, et j'étais dans un engrenage malsain car il était devenu mon confident concernant les sentiments que je lui portais sans savoir qu'il s'agissait de lui. Que faire? Il était si à l'écoute, si adorable, j'avais l'impression de lui mentir, et je ne savais plus quoi faire. Alors le soir du 7 avril 2001 je lui ai dit par mail que le fameux "Côte de porc", c'était lui. Je n'ai pas dormi. Le lendemain j'ai passé mon temps à cliquer sur "Relever le courrier". Jusqu'à ce que son courriel arrive avec un long speech sur le fait que je suis une personne formidable et qu'il était très touché de l'amour que je lui portais, puis il m'a expliqué qu'il était dans le même cas que moi mais pour une autre fille, et qu'il ne fallait pas lui en vouloir et que nous étions toujours bons amis.


Premier coup d'foudre. Premier râteau. Premiers prémices de ma jardinerie actuelle. Evidemment ça a été dur à encaisser, mais en même temps ce fut un soulagement total. Sauf qu'une semaine après, monsieur m'invitait à danser un slow dans une fête d'anniversaire. La belle affaire, il voulait être gentil lui, et moi j'ai accepté la danse avec beaucoup de gêne et probablement le nez et les joues tout à coup rougies de honte. Surtout que, j'avais dansé comme une folle toute la soirée et que mon débardeur était trempé de sueur collante. Quand il a mis ses mains sur mes hanches couvertes de transpiration dégoulinante (oui, je transpirais comme vache qui pisse quoi! ), j'ai eu comme un sentiment de profonde gêne, un sourire crispé et une folle envie que le slow s'arrête. Et ce slow c'était la chanson "Please forgive me" de Brian Adams. Et bien figurez-vous, qu'après ça l'écouter me provoquait des crises de larmes monumentales. Et j'ai toujours un petit frisson quand je l'écoute ou que je la chante.


Dix jours environ après cet événement, j'ai appris que Bruno et moi allions jouer à deux une petite pièce. Au départ je ne voulais pas accepter. J'avais trouvé comme excuse qu'il y avait beaucoup de texte à apprendre et que je préférais donner priorité au Bac. Mais Bruno a insisté, en me disant que ça lui ferait plaisir de jouer cette pièce avec moi. Et ça a été une bonne thérapie. Plus de gêne, plus de honte, plus de tétanie. C'était mon ami et basta.Cependant il est vrai que le moment où mon personnage devait un peu aguicher son personnage dans la pièce était mon moment préféré. Allez savoir pourquoi !


Après toute cette histoire, je suis partie à la fac d'Avignon et lui aussi. On se voyait quasiment tous les jours, il venait manger chez moi, on mangeait ensemble au restau universitaire, on se baladait en ville. Et j'ai appris à le connaître mieux. Tout adorable qu'il était, j'ai compris qu'en fait, il n'était pas vraiment fait pour moi,Un homme pas comme les autres, je l'avais un peu trop idéalisé. Mais c'était l'un de mes meilleurs amis, toujours attentif, gentil, serviable et drôle. Et je suis sûre qu'à ce jour, même si j'ai très peu de nouvelle de lui, il n'a pas changé et je lui souhaite beaucoup d'bonheur.






Publicité
Commentaires
E
en effet, il n'a pas changé !!<br /> je n'ai pas encore lu tout ce que tu racontes sur tes années lycée, mais ça ne va pas tarder !!!
Répondre
P
Hum... très mignon comme pseudo cote de porc...
Répondre
Derniers commentaires
Publicité
Publicité