Toi aussi , retrouve tes amis !
Je ne sais pas vous, mais moi, j’ai eu la chance d’avoir deux belles
ultimes années de lycée. A l’époque, Hartley cœur à vif était encore
diffusé sur France 2 ! Mais oui, vous savez, la série australienne avec
les folles passions amoureuses entre Jodie et Matt et entre Anita et
Drazic !
Ils finissaient tous par échanger leurs petit(e)s ami(e)s et une fois toutes les combinaisons possibles de couples épuisées, ils avaient deux solutions : soit on recommençait la boucle des couples avec des répliques émouvantes du genre « Je n’ai toujours aimé que toi ! » et des réponses du genre « Alors pourquoi tu t’es tapé une autre ? », soit on changeait progressivement les personnages et en faisant entrer de nouveaux acteurs, les anciens mourraient, partaient en stage de langue au Pérou, l’une tombait enceinte…Mais comme ils embauchaient de nouveaux acteurs et créaient de nouveaux personnages ils avaient plein de nouvelles combinaisons copulatoires ! Bref, Hartley cœur à vif, ça ressemblait juste un peu vachement à beaucoup d’séries pour ado.
Pour en revenir à nos moutons frisés, dans mon lycée, il n’y avait pas toutes ces histoires. Enfin si. Mais je n’étais pas concernée et dans le groupe d’amis où j’étais, il n’y avait pas ce genre de drame amoureux : personne ne trompait personne et nous ne mettions pas en scène les diverses combinaisons copulatoires qui étaient possibles, et heureusement.
Et donc, lors de ma deuxième première S, - ouais j’en ai fait deux et alors ?-, et de mon unique terminale S, - ouais faut pas déconner, j’allais pas faire toutes les années en double !-, j’ai eu la chance inouïe de faire partie d’un groupe d’amis exceptionnels.
Depuis ce temps là, nous avons tous grandi. Quoique, personnellement, je fais toujours 1 mètre 68 depuis, moyennant un léger surplus pondéral de 30 kilos. Nos chemins se sont séparés assez rapidement finalement, puisque notre entrée dans les études supérieures a disséminé le groupe un peu partout et le fait de ne plus se voir aussi souvent a peut être, sûrement peu à peu , descellé le rouage qui nous gardait si unis. Et pourtant je me souviens de ce que Bruno m’avait dit dans nos dernières heures de lycéens : « il faut qu’on reste soudés, qu’on garde contact ».
L’une est devenue infirmière, l’un travaille dans l’environnement, elle est orthophoniste, il est professeur et l’une aussi. D’autres sont devenus pharmaciens, secrétaires et certains sont restés d’éternels étudiants, que sais-je encore, je n’ai pas de nouvelle de tous ces amis là, malheureusement. Quant à moi je manage mon rayon de boissons, alors qu’à cette époque, jamais je ne me serais imaginer à gérer un rayon de supermarché.
Au final, même si nous avons tant bien que mal tenté de garder le contact. Internet a d’abord été un outil précieux. Mais la vie de chacun a pris son cours, son envol et nous nous sommes perdus de vue.
Chacun fait son chemin donc. Je fais le mien. Je donne rarement de nouvelles à ceux dont j’ai encore le numéro ou l’email et réciproquement. Mais je ne les oublie pas pour autant, parce que l’amitié quand elle a été vraie et profonde ne s’oublie pas. Si j’ai parfois eu l’occasion de discuter avec certains via MSN, email ou téléphone, que sont devenus les autres ? Pour quelques uns, je l’ai joyeusement appris récemment.
Tout a commencé sur Copaindavant. A vrai dire j’y suis inscrite depuis mes premières années de fac. A l’époque c’était payant. Une somme dérisoire de 14 euros 99 à l’année, sinon il était impossible de prendre véritablement contact avec les amis qu’on retrouvait. A vrai dire, si cette somme annuelle me parait maintenant ridicule, c’est parce qu’aujourd’hui je suis salariée. Au tout début de ma carrière ratée d’étudiante en mathématiques, je n’avais que très peu d’argent et l’idée de mettre presque 15 euros dans un site internet dont je n’étais même pas sûre de la fiabilité, me paraissait bien folle. Alors je n’en ai rien fait. J’avais seulement le droit d’envoyer un « BONJOUR » automatique à ceux que je reconnaissais. Ils me le renvoyaient également. J’avais l’impression qu’on se disait à travers tout ça : « coucou je suis encore en vie, je pense à toi ! » tout en étant trop économe pour renouer plus facilement les liens !
Depuis quelques temps, les intéractions amicales sur Copaindavant sont gratuites grâce à l’intégration du site dans L’internaute. C’est ainsi que j’ai pu y retrouver quelques amis.
J’en ai également retrouvé sur Facebook. Oui Facebook , le méga site
trop à la mode du moment, dans lequel dès que tu t’inscris, tu es
assaili d’événements en tout genre : tu reçois un œuf à couver et faire
éclore, on te déclare chaude du fessier (même quand on a pas couché avec
toi…), tu te retrouves au milieu d’un terrible et sanglant combat de
vampires, de loups-garous, tu reçois 15 fois par jour des messages qui
te disent que si tu cliques sur « Forward » il va t’arriver des trucs
absolument délirant, t’es invités à rejoindre 317 clubs en tout genre
même si ça n’a rien à voir avec tes aspirations, tu te trouves des amis
qui pensent t’avoir connu et que tu n’as pas connu et que tu agresses
d’un adorable « Mais t’es qui toi ? ». Autant le dire tout de suite,
Facebook, quand bien même j’en avais entendu dire des louanges, je n’ai
pas du tout accroché. Trop de choses s’y passent et ça me provoque des
surcharges cognitives importantes entraînant des céphalées durables et
douloureuses. Cependant, j’y ai retrouvé d’autres copains copines du
lycée et du coup je me suis un poil réconcilié avec Facebook.
Ca fait toujours bizarre de s’attarder sur la vie de ces amis d’avant. Et de tout à coup se dire, quand on revient au moment présent : « Mais merde, ça remonte à presque 10 ans ». Nous sommes des adultes maintenant, avec nos projets, nos visions différentes de la vie. Et pourtant j’aime quand je les retrouve, et qu’on échange nos histoires, et que je les trouves évolués, toujours aussi adorables et drôles, et encore plus émouvant quand nos expériences se ressemblent …
Et j’espère continuer à retrouver des tas d’amis avec qui j’ai partagé
un petit bout d’chemin, car même si aujourd’hui nous n’avons plus ce
chemin commun, il fût un temps où ces personnes là ont compté énormément !