Quelques déchets...
Polyvalence, jusqu'où iras-tu?
Depuis jeudi matin 8h35, je suis totalement ravie. Oui, R A V I E. En effet, mon Curriculum vitæ s'est étoffé d'une nouvelle expérience professionnelle très…enrichissante dira-t-on pour rester dans l'ironie. Non, je n'ai pas changé de travail, même s'il faut avouer que ça me démange grave moumoute depuis quelques jours. Stress des supérieurs très affligeant et démotivant.
Je savais déjà qu'être employée commerciale, - oui, c'est le titre qui est apposé en haut de mes fiches de paie-, ouvrait la porte à de nombreuses activités DIVERSES et VARIEES. Si ma fonction principale est de remplir le rayon de boisson d'un supermarché et d'y gérer les flux de stock, il m'arrive d'être hôtesse de caisse ou femme de ménage (y compris les toilettes). Ces fonctions ne me dérangent aucunement tant qu'on me donne et le temps et le matériel adapté pour les remplir en bonne et due forme. Il peut m'arriver de m'occuper d'autres rayons et pourrait m'arriver de jouer les boulangères ou les charcutières, mais ça n'est pas encore arrivé. OUF! J'avoue que j'aurais un peu peur de laisser cramer les baguettes dans le four et de couper des tranches de jambons fines comme mes cuisses.
Et donc Jeudi matin, alors que je n'en rêvais pas une seconde, j'ai testé une nouvelle fonction absolument trépidante, que dis-je, véritablement EXTRAORDINAIRE . Quelque chose que je n'avais encore jamais fait dans nul autre supermarché où j'avais travaillé : cantonnière. Je ne veux en aucun dénigrer cette profession tout aussi utile que la mienne. Sauf que, me faire nettoyer un parking, un matin à 8h35, avec comme matériel un balai d'intérieur qui accroche sur le sol goudronné, un sac poubelle et une paire de gants très fins qui craquent à la première accroche…j'ai trouvé ça un peu saugrenu, non pas par rapport au travail qui m'était demandé de faire, -et ce même si j'avais encore une palette à décharger en réserve et qu'on ne m'avait pas demandé si j'avais fini , et ce même si j'ai fini un peu plus tard que d'habitude - mais parce que j'avais à disposition quasi-rien d'adapté et un manque d'hygiène flagrant, - je suis sûre que vous adoreriez ramasser des vieux mégots sur un parking de bon matin !. En plus ce n'est même pas écrit dans les attributions de mon poste sur mon contrat. Quoique, à un moment, dans la liste des tâches que je peux être amenée à effectuer, il y a écrit "Liste non-exhaustive"…Tout ça pour dire, que maintenant la polyvalence ça me fait peur.
Ceci étant, les trucs qu'on peut trouver sur un parking sont classiques et parfois hallucinants:
-La vieille chaussure déglinguée. Je me suis posée la question de ce que ça pouvait bien foutre là. A vrai dire, je me suis imaginée que le client en question avait peut être trouvé son bonheur chaussant dans le rayon des chaussures et qu'au lieu de mettre ses vieilles chaussures à la poubelle, il avait préféré les balancer sur le parking. On devrait peut-être préciser que nous ne recyclons pas les vieilles chaussures et que nous les utilisons pas pour les cultures d'oignons.
-Les tickets de caisse, entiers, pliés en deux, chiffonnés, déchirés de toutes parts, effacés pour les plus anciens. Ce sont les grands gagnants du concours "Invasion du parking". Et dire que pour les fabriquer on décime des forêts …En même temps on a qu'à pas en donner et certains avec des fioritures dessus...
-Le vieux mouchoir tout sec en tissu, -avec les jolis carreaux!!!-, que les vieux papy utilisent quand ils ont la gougoutte au nez. C'est tout à fait charmant les petits motifs qu'on peut y trouver. En général on présume que ça tombe des poches sans qu'ils s'en rendent compte alors on les pardonne.
-Les mouchoirs en papier. Avec l'hiver, bonjour les rhumes, et bonjour le tapis de mouchoirs en papier. Ca à l'air plus envahisseur que les huîtres de Bouzigues ces petites bêtes là.
-Les mégots. Vices champions après les tickets de caisse. Ca se cache partout, ça se balaie très mal avec un balai d'intérieur, ça roule, c'est dégoûtant. Mais que fait la police? Moyennant 135 euros par mégot jeté par terre, y'a du blé à se faire non? Plutôt que d'importuner les gens qui roulent vite, emmerdons les fumeurs !
-Les cotons tiges. Ca a été ma grande surprise. Je ne m'imaginais pas que les clients se jetaient frénétiquement sur leur boite de cotons tiges dès qu'ils arrivaient dans leur voiture pour se décrasser le plus rapidement possible les oreilles et ensuite jeter tout ça par la fenêtre. Ca ne les empêche pas d'être sourds comme des pots pour une grande majorité…
-Les éternels papiers de bouffes, bouteilles de bières, sodas etc. Vive le parking-poubelle. C'est à se demander si le parking est une aire de pique-nique et si faire les courses ça creuse tant que ça…
Bref (comme dirait pépin à Guériote)…à cause des gens sans aucun civisme, qui jettent leur saloperie sur le parking, j'ai été obligée de nettoyer un parking avec mes collègues dans des conditions relativement minables.
Quand j'vous disais que j'aimais pas les gens, les chefs non plus, d'ailleurs.