Pas d'bras papou pas de chocolat papou?

Octave et le manchot Papou …

Après avoir encensé Octave et le Cachalot, après avoir un peu moins aimé Octave et la Daurade Royale j'ai reçu, après l'avoir commandé, le tome 3, Octave et le Manchot Papou.
J'ai donc craqué pour ce troisième tome juste parce que le personnage du Manchot Papou ça donnait envie de le lire. Dès qu'il est arrivé, je l'ai littéralement dévoré sur place. Verdict: j'ai Adoré avec un grand A !

Dans cette troisième aventure, Octave, un matin d'hiver, en allant à l'école rencontre un drôle d'animal qui ressemble à un pingouin et qui ne sait dire que "SBIIIIP". En consultant son encyclopédie il apprend que c'est un manchot papou. L'animal le suit partout et lui cause des ennuis à l'école. Octave doit le cacher à sa grand-mère, en le déguisant, mais les autres élèves de sa classe le découvre et ensemble ils cherchent une solution pour renvoyer SBIP, -qu'ils ont appelé ainsi-, dans les contrées subantarctiques. Ils construisent ensemble un radeau pour le renvoyer chez lui.

La couverture est très intéressante, contrairement aux deux tomes précédents elle n'est pas centrée sur la mer et n'est pas quasi toute bleue. Octave y est représenté avec Sbip, le manchot papou, tout en haut d'un rocher enneigé, portant des affaires chaudes pour l'hiver. Ce rocher ressemble tout simplement à un iceberg, comme celui par lequel Sbip est arrivé sur l'île d'Octave. On comprend déjà qu'Octave va être en position d'aider le Manchot puisque tous les deux regardent dans la même direction et que le petit garçon est tout contre lui.

Une BD toujours aussi pleine d'humour et de tendresse. De l'humour dès le départ avec une satire de l'école de la part d'Octave qui trouve ça ennuyant, ennuyeux et qui n'aime pas la maîtresse. On comprend vite pourquoi lorsqu'on voit le personnage de l'enseignante, une vieille à lunette, au regard sévère et à l'air méchant derrière ses lunettes rondes et ses cheveux blancs. Des situations en classe sont très cocasses , notamment Octave qui ouvre la porte de la classe juste au moment où la maîtresse l'appelle, mais aussi lorsque SBIP caché dans le cartable d'Octave émet son "Sbiiiip" et que face à la réaction de la maîtresse les enfants prennent tous un air embarrassé. Marrante aussi la scène où Octave déguise Sbip en petit garçon pour faire croire à sa grand-mère que c'est un de ses copains.

Deux scènes se ressemblent : celle où la mère embrasse Octave et celle où la grand-mère embrasse Octave, qui n'aime pas trop ça. Leur approche est assez rigolotte et proche de la réalité. Qui n'a pas au moins une fois dans sa vie, été un peu rebuté par des bisous baveux maternels?

On retrouve aussi pas mal de jeu sur les mots, notamment celui qui m'a fait beaucoup rire et ressemble beaucoup aux confusions linguistiques que font les enfants "L'effet Du Cerf" pour "L'effet de Serre".

J'ai beaucoup aimé les démarches prises par les petits personnages pour aider le manchot papou. D'abord Octave a l'esprit de chercher dans son encyclopédie et après longue recherche trouve que SBIP est un manchot Papou. Il peine un peu à prononcer Subantarctique mais trouve déjà un premier indice sur l'origine de l'animal. Puis les enfants s'affairent ensemble à trouver la solution. C'est très nouveau par rapport aux deux tomes précédents où la solution pour sauver tel ou tel animal était insufflée par les animaux eux-mêmes. Là les enfants réfléchissent ensemble et s'entraident. Certains adultes lecteurs n'apprécieront pas qu'ils aient "volé" les affaires d'autres personnes pour construire le radeau de Sbip qui le ramènera chez lui, mais cela fait aussi partie du côté comique.

Des scènes attendrissantes comme la grand-mère qui se rappelle la mort du papa d'Octave et lui qui ne sait pas quoi dire. Mais aussi, Octave qui s'inquiète pour Sbip : survivra-t-il sur le radeau? Sur la mer déchaînée qui lui a pris son papa? Pouvait-on laisser partir l'animal comme ça? Cette nervosité semble liée à l'idée de peut-être avoir à revivre quelquechose de similaire à la perte de son papa.

Enfin la dernière scène où Octave reçoit une photo de Sbip au milieu des siens, tombée miraculeusement du bec d'une mouette provoque le bonheur de l'enfant.

Le thème de la protection de l'environnement est à nouveau évoqué avec les effets du réchauffement climatique, la BD aborde avec brillot le thème sans pour autant en faire tout en plat. Elle en fait tout simplement prendre conscience à travers les actions et les dire des enfants.

On remarquera également une évolution évidente du personnage d'Octave : il est toujours très solitaire, plutôt réservé, timide et pourtant il finit par se retrouver au milieu d'autres enfants …

C'est donc une BD très intéressante pour une classe de Cycle 3 qui pourra évidemment être mise en relation avec les deux premiers tomes !

Je devrais recevoir bientôt le Tome 4 , Octave et le Fou de Bassan ! Vivement !