Allo?
Qui est au bout du fil?
Des personnages et des objets sont énumérés à travers des questions : ce sont en fait les personnages et les objets d'un marionnettiste nommé M. Kralik.
*La couverture et le titre*
Le titre, Qui est au bout du fil?, est à triple sens : deux sens propres, "qui est pendu, attaché par un fil?", "qui est de l'autre côté d'un fil?" et un sens figuré "qui téléphone?". Difficile de véritablement faire un choix, même si le nom de l'auteur, le titre et le nom de l'éditeur sont dans des étiquettes suspendues à des fils.
Si on en revient au titre, après lecture des premières pages, on peut aussi penser que les personnages énumérés sont la réponse à la question du titre. Ces petits personnages sont d'ailleurs présents sur la première de couverture et derrière eux se trouve une ombre noire à forme humaine avec un long nez et un sourire esquissé. Qui est donc cette ombre?
Sur la quatrième de couverture, on retrouve des personnages de l'album et on trouve un rideau rouge et le code barre du livre suspendu à deux fils.
Notre attention peut alors se focaliser sur le rideau rouge qui peut être une piste pour deviner de quoi peut parler l'album. Quel rapport peut on trouver entre ce rideau et "le fil"? Les pantins et les marionnettes certes, mais il est difficile d'y venir de façon naturelle. La couverture ouvre donc à plusieurs interprétations: va-t-on assister à une pièce de théâtre sur le thème des fils? Un spectacle de marionnette? Un spectacle avec des conversations téléphoniques? Tout un travail imaginatif peut donc être construit autour de cette couverture polysémique.
*Les premières et la dernière doubles pages*
Elles entretiennent l'ambiguïté sémique de la couverture: des tas d'objets banaux sont représentés au bout d'un fil. On peut y voir une roue, un crochet, un gant, une prise…et même un téléphone …
*Les illustrations*
Elles sont primordiales car elles sont très coopératives avec le texte traduisant avec humour le contenu du texte et laissant paraître des émotions qui ne sont pas forcément évoquées dans le récit. Quelques fils traînent par-ci, par-là mais qui sont très peu représentés et donc oubliés par le lecteur.
Toutes les deux doubles pages, on découvre les morceaux du
trajet quotidien d'une monsieur, vraisemblablement l'ombre noire de la
couverture. C'est un trajet très précis qui montre tous les commerces devant
lesquels il passe dont les noms sont coupés parfois d'un morceau à l'autre. Si
on met ces doubles pages côte à côte dans leur ordre d'apparition, le trajet
complet est reconstitué.
*Un jeu d'intertextualité*
On a affaire à un texte uniquement composé de questions qui restent sans réponse jusqu'à la fin. Le lecteur est mis en haleine et peut facilement faire fonctionner son imagination. Il peut aussi ne pas trouver d'idée. Dans tous les cas, le lecteur a très vite envie de continuer sa lecture, pour trouver réponse à toutes ces questions.
Les illustrations et les personnages sont tout aussi intrigants: qui sont-ils? De quel récit font-ils partie? Le questionnement est renforcé et reste constant jusqu'à la découverte du visage et du nom de M. Kralik. La double page qui présente le marionnettiste est une réponse totale à toutes les questions: on y aperçoit tous les personnages et tous les objets de l'album mais également une affiche qui annonce les spectacles de marionnettes. On comprend alors le sens du titre, les questions, mais aussi on découvre le métier de marionnettiste qui permet de créer des illusions.
En tous cas, en le lisant, je me suis bien amusée ! Na !