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Un peu de tout et de rien !
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6 août 2007

Papy Ming

Moi, Ming.

Je préparais mon exposé de Littérature de Jeunesse pour les oraux du CRPE 2007 sur Le Génie du Pousse-Pousse  quand je suis venue à chercher des livres divers sur le même thème asiatique. Je fouillais à tout hasard les bacs de la bibliothèque d'Auch quand je suis tombée sur Moi,Ming, un album écrit par Clotilde Bernos et illustré par Nathalie Novi et dont l'esthétique de la couverture m'a immédiatement séduite.


 



moiming

 

Après avoir énuméré tous les grandes choses qu'il aurait pu faire, qui auraient pu le rentre riche ou encore lui donner divers pouvoirs, un grand-père, Ming, se rend compte que sa véritable richesse c'est sa petite fille.

Le texte s'articule en deux parties clairement identifiables. D'abord la série d'hypothèses sur les vies que le narrateur,-dont nous ne connaissons pas encore l'identité-, aurait pu avoir avec une structure anaphorique qui s'étale sur plusieurs pages "J'aurais" et l'utilisation du conditionnel passé. Puis le retour à la réalité présente: on découvre le narrateur, son nom, son lieu de vie, qui évoque sa vie harmonieuse, la joie de vivre de sa "Petite Nam", un bonheur d'une simplicité qui crève les yeux et qui lui fait comprendre qu'il est heureux d'être lui et d'avoir sa petite fille à ses côtés. Les illustrations sont très agréables : très colorées, elles rappellent les dessins aux crayons pastel, un peu grasses, floues mais tout en donnant beaucoup de détails.

Qui est le Narrateur?

Dès la couverture, on s'interroge sur l'identité des personnages. Le titre nous laisse penser à un récit autobiographique ou du moins un récit à la première personne. Mais qui est donc ce Ming? Si l'on s'attarde sur l'illustration de la couverture, on voit deux personnes de dos: un adulte, dont on ne sait pas déterminer si c'est une homme ou une femme et une petite fille. Tout ce qu'on sait c'est que cela se passe en Asie à travers les vêtements et le style des illustrations. Mais on ne sait toujours pas qui est Ming? L'adulte ou la petite fille?

Si l'on s'en tient à la structure du texte, l'ignorance de l'identité du narrateur perdure jusqu'à la dernière hypothèse qu'il fait sur la vie qu'il aurait pu avoir (et c'est peut être aussi parce que c'est tout ce qu'il n'est pas). S'ensuit alors:



Mais voilà, je suis Ming. Personne d'autre.


Associé à une illustration où il est représenté on en conclut qu'il s'agit donc de l'adulte.

On aurait pu s'en douter bien avant puisque le conditionnel passé "J'aurais pu" indique une remise en question sur l'accomplissement d'un vie et donc il s'agirait plutôt d'un réflexion d'un adulte relativement âgé, ici le grand-père.

Mais pourquoi un tel effet d'attente concernant l'identité du narrateur? Certes, c'est une occasion de faire travailler l'imaginaire et de susciter l'intérêt du lecteur tout en le tenant en haleine. Cependant, à mon sens, si d'emblée les personnages sont de dos, et si le texte ne présente pas clairement d'entrée le narrateur, c'est aussi pour montrer que cela peut-être l'histoire de n'importe qui, n'importe qui qui accepte d'être soi et "Personne d'autre" et qui se contente de son bonheur proche et présent. La première personne aide aussi le lecteur à s'identifier au narrateur.

L'amour comme seule véritable richesse?

Tout l'album se concentre à montrer que ce qui est le plus important dans la vie du grand-père c'est sa petite fille…et bien plus important que toutes les richesses, les pouvoirs qu'il aurait pu avoir. On a d'abord un contraste entre les deux grandes parties du texte : dans la première partie, le narrateur imagine qu'il a tout, dans la seconde partie il se rend compte de ce qu'il a : la joie de Nam, sa petite fille, l'amour qu'il lui porte et qu'elle lui porte. Nam est d'ailleurs majoritairement évoquée : la première partie n'est que l'énumération de grandes choses qu'il aurait pu faire mais la deuxième partie se centre surtout sur Nam. C'est donc une véritable démonstration de ce qui est important dans la vie, démonstration ou prise de conscience …prise de conscience qui devra en inspirer une au lecteur. Et au final, le grand-père retourne la situation et propose que chacun des personnages riches, célèbres ou puissants qu'il aurait pu être, puisse regretter de ne pas plutôt avoir eu la chance d'être lui : le grand-père chanceux d'avoir sa "petite Nam".

 

Un peu d'humour

 

L'histoire reste touchante mais quelques traits d'humour sont à noter. D'abord dans les illustrations avec certains décalage avec le texte et certaines représentations loufoques. Mais également, on trouve quelques jeux de mots rigolos et mon préféré reste surtout celui du taureau et de la vache qui vont aller en voyage de Noce en "Chine normande"…

A lire, à découvrir, à réfléchir !

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Commentaires
F
Bonjour wawaa,<br /> je prépare actuellement le crpe et j'ai choisi de présenter l'album Moi,Ming. Mon analyse ressemble bcp a la votre. J'aimerais bcp prendre contact avec vous (par mails) pour vous poser quelques questions notamment sur les activités pédagogiques.<br /> Merci d'avance.<br /> Fécampoise
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P
C'est vrai que la couverture est magnifique!<br /> Et la chine normande...je serais curieuse de voir!
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